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Les origines du Piment

Le piment au fil du temps

Le terme « piment », qui est apparu dans la langue française vers 1650 et qui signifiait alors « baume, épice », vient du latin pigmentum. En 1664, on donnera ce nom au Capsicum et à son fruit.

L’appellation « poivre » (comme dans poivre de Cayenne) pour désigner le piment résulte d’une confusion. En effet, lorsque Christophe Colomb mit le pied en Amérique, il (ou plutôt son médecin) prit les petites baies piquantes pour des grains de poivre rouge et crut qu’il venait d’atteindre les Indes. L’erreur allait être dissipée, mais le nom est resté; « poivron » en est dérivé. D’un autre côté, la plante que l’on appelle piment de la Jamaïque n’appartient ni au genre ni à la famille botanique du piment.

« Chile », que l’on écrit aussi « chili » ou « chilli », vient du nahuatl, langue des Aztèques, et désigne une variété de piments forts appartenant à l’espèce Capsicum frutescens. Toutefois, dans la langue populaire, « chile », « chili » ou « chilli » peuvent désigner n’importe quel type de piment.

Un brin d’histoire

Clubs de mangeurs de piments
Entre eux, les amateurs de piment fort des États-Unis se désignent sous le nom de chiliheads ou chilehead, mot difficilement traduisible en français, mais qui évoque bien l’engouement que cette épice suscite chez nos cousins du Sud. Les chileheads ont leur magazine spécialisé, leur foire, leur salon industriel, leur association, leur club du mois, leurs émissions de radio, leurs concours régionaux ou nationaux, et ils ont le choix entre environ 5 000 sauces couramment offertes sur le marché.

Probablement originaire de la Bolivie et des régions avoisinantes, le piment s’est rapidement répandu dans toute la zone qui couvre l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale et le Mexique. On pense que les oiseaux ont été son principal agent de diffusion. En effet, ils jouissent de l’avantage d’être insensibles à sa saveur forte et irritante. À l’origine cultivé à des fins décoratifs, le piment a été par la suite utilisé à des fins culinaires.

D’après des vestiges trouvés dans une grotte de Tehuacan au Mexique, on pense que le piment est domestiqué depuis au moins 7 000 ans (9 000 selon certains, ce qui en ferait la plante la plus anciennement cultivée en Amérique). Toutefois, bien avant cette époque, on consommait les fruits de l’une ou l’autre de la vingtaine d’espèces sauvages indigènes à l’Amérique et, encore aujourd’hui, les autochtones récoltent toujours ces petites baies sauvages qu’ils apprécient autant que celles des espèces cultivées. Par un long travail de sélection, les Aztèques ont obtenu, à partir du petit piquin, ancêtre de tous les piments, une multitude de variétés présentant une large palette de tailles, de formes, de couleurs, de saveurs et d’intensité.

Christophe Colomb introduira le piment en Europe au retour de son premier voyage en Amérique. Les Espagnols, relayés par les Portugais, le répandront ensuite rapidement dans le monde. Tellement, que 50 ans après que les premiers fruits aient traversé l’Atlantique, on le cultivait sur toutes les côtes de l’Afrique, de l’Inde, de l’Asie tropicale, du sud-ouest de la Chine, ainsi qu’au Moyen-Orient, dans les Balkans, en Europe centrale et en Italie.

Contrairement aux autres membres de la famille des solanacées (tomate, aubergine, pomme de terre), qui ont inspiré la méfiance au moment de leur introduction, le piment sera immédiatement incorporé aux cuisines locales, en grande partie parce qu’il constitue alors une solution de rechange abordable au poivre, épice outrageusement dispendieuse dont on a appris à apprécier les vertus culinaires et dont ne peut plus se passer.

 

Dernier venu parmi les épices, le piment est aujourd’hui celle que l’on consomme le plus dans le monde, quoique de façon inégale selon les pays. Ainsi, en dehors des Balkans et de la Turquie, les Européens feront peu de cas des variétés piquantes, trop puissantes pour leurs palais sensibles, préférant le doux paprika et quelques variétés locales dont ils font usage avec parcimonie. C’est dans les régions chaudes – Inde, Thaïlande, Mexique, Afrique du Nord, Amérique du Sud, Caraïbes – que le piment fort fera le plus d’adeptes, probablement à cause de ses propriétés antibactériennes et, paradoxalement, parce qu’il procure un agréable sentiment de fraîcheur une fois l’effet de son « feu » éteint.

Depuis quelques années, les Nord-Américains se sont pris d’un véritable engouement pour le piment, sous l’influence de la population hispanophone du sud-ouest. La gamme des produits offerts s’allonge chaque année : sauces, gelées et confitures, bière et vodka, sorbets, glaces et chocolats fins. Les ventes de sauces à base de piment supplantent aujourd’hui celles du ketchup, qui fut longtemps le condiment le plus populaire du continent.

Source : https://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=piment_nu

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